Située 19, quai de l’Apport-Paris, la bâtisse autrefois occupée par Alfred Jarry est en cours de restauration. Propriété des Moulins Soufflet, l’habitation longtemps abandonnée devrait retrouver une nouvelle jeunesse pour la plus grande satisfaction des défenseurs du patrimoine local.

Propriété des Moulins Soufflet, entreprise spécialisée dans la meunerie, la bâtisse autrefois louée par Alfred Jarry est en cours de restauration. Actuellement dans un état de délabrement avancé, la maison où s’est installé le poète et romancier durant le printemps 1898 devrait retrouver une nouvelle jeunesse pour la plus grande satisfaction des nombreux défenseurs du patrimoine historique corbeil-essonnois. Contactée, la direction des Moulins Soufflet a confirmé la réhabilitation du bâtiment qui servira à accueillir du personnel administratif. « Bien entendu, nous allons conserver la façade et le gros oeuvre de cette maison composée de deux blocs », nous a-t-on confié en précisant qu’elle servira de bureau d’accueil pour les camions entrant sur le site industriel. « Environ douze mois de travaux seront nécessaires », assure-t-on. Né en 1873 à Laval (Mayenne), Alfred Jarry, poète et romancier, est surtout connu pour être l’auteur de « Ubu roi », un texte qu’il va transformer en pièce de théâtre en y apportant de nombreuses retouches. C’est 1892 que l’écrivain va donner, avec ses mis, les premières représentations de son oeuvre un temps intitulée « Ubu cocu ».      

Un personnage extravagant

Au cours du printemps 1898, Alfred Jarry s’est installé à Corbeil avec les époux Valette et trois autres de ses amis. La petite communauté baptisée « Le Phalanstère » va être expulsée fin 1898 pour cause de loyers impayés. Les extravagances d’Alfred Jarry jugées insupportables par le propriétaires des lieux ont également pesé. Il faut savoir que le personnage, grand amateur d’absinthe, se plaisait à tirer au fusil en direction de « ces sales bêtes de rossignols ». Encouragé par ses amis qui ne buvaient pas que de l’eau, il multipliait les blagues douteuses dotées de dérapages verbaux. Après avoir quitté le 19, quai de l’Apport-Paris, Alfred Jarry s’est installé au Coudray, dans une cabane située non loin de l’actuel barrage sur la Seine. Après la publication d’Ubu sur la butte en 1906, l’écrivain s’est éteint un an plus tard.

Bernard Gaudin - 15 novembre 2018

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